The strANGE

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Bête de l'Apocalypse

                                     L'Apocalypse que consigna saint Jean lors de son exil à Patmos, fait état d'une bête monstrueuse dont l'image a été largement répandue, on en retrouve des traces à Saint-Sever ainsi qu'à la cathédrale d'Angers. A vrai dire, la description exacte de la Bête est difficile, car le texte de saint Jean souffre de passage identiques rendant la compréhension très difficile. Ainsi, la Bête est-elle citée trois fois dans l'Apocalypse, et assez différemment. Voici le texte des trois apparitions.

           * Alors je vis surgir de la mer une Bête portant sept têtes et dix cornes, sur ses cornes dix diadèmes, et sur ces têtes des titres blasphématoires. Cette Bête ressemblait à une panthère, avec les pattes comme celles d'un ours, et la gueule comme la gueule du lion. Et le Dragon lui transmit sa puissance et son trône, avec un empire immense. L'une de ses têtes semblait bléssée à mort, mais sa plaie cicatrisa; alors, émerveillée, la terre entière suivit la Bête...* (XIII, 1)

C'est la Bête exactement représentée sur la tapisserie d'Angers. Mais en voici une autre:

* Je vis ensuite surgir de la terreune autre Bête, portant deux cornes comme celles d'un agneau, mais parlant comme un dragon. Au service de la première Bête, elle en établit partout l'empire, amenant la terre et ses habitants à adorer cette première Bête dont la plaie mortelle fut guérie. Elle accomplit des prodiges étonnants, jusqu'à faire descendre, aux yeux de tous, le feu du ciel sur la terre...* (XIII, 11)

Enfin, plus tard, dans le chapitre annonçant le châtiment de Babylone, le texte de saint Jean évoque encore la Bête:

* Et je vis une femme, assise sur une Bête écarlate, couverte de titres blasphématoires et portant sept têtes et dix cornes...* (XVII, 3)

Cette dernière description correspond à la première. Il y aurait ainsi deux Bêtes, celle de la terre (la première et la troisième) et celle de la mer (la seconde) au service de l'autre.

La première a un double rôle. D'une part, elle se fait remettre le pouvoir par le Dragon, profère des paroles d'orgueil et de blasphème, entraîne l'adoration du peuple, et ce durant quarante-deux mois. D'autre part, elle sert de monture à la femme vêtue de pourpre et d'écarlate, couverte d'or et de pierreries, tenant en main la coupe des impuretés, et qui représente Babylone, la Grande Prostituée. Saint Jean dit aussi de cette Bête:

* elle était et elle n'est plus; elle va remonter de l'Abîme, mais pour s'en aller à sa perte.*

Et il rajoute:

* C'est ici qu'il faut de la finesse!*

A la lecture de ceci, on peut largement dire, qu'il se fout de nous, nombreuses sont les personnes qui ont essayé d'y voir plus clair, mais sans grandes convictions.

La seconde Bête, est tout aussi mystérieuse. Servante de l'autre, elle s'emploie à faire adorer sa maîtresse, accomplit des prodiges, fait tomber le feu du ciel sur la terre. Elle a même le pouvoir d'animer l'image de la Bête pour la faire parler et de faire en sorte que ussent mis à mort tous ceux qui n'adoreraient pas l'image de la Bête. Le texte étant difficile à interpréter,nous ne sommes pas capable de dire si la dite Bête était réelle ou imaginaire. Nous savons par conséquent que les prêtres de l'Antiquité avaient assez de connaissances techniques pour animer des statues et même des automates.Ils pouvaient introduire l'un des leurs à l'intérieur d'une statue creuse ou utiliser des dons de ventriloque.

Historiquement parlant, la première Bête, fut rattachée symboliquement à l'empire romain et plus précisément à Néron, dressé contre l'église. Les sept têtes pouvaient être les sept collines de Rome, les dix cornes, dix rois vassaux. Néron était mort depuis quelques temps déjà, mais la tradition populaireaffirmait que, comme Barberousse, il renaîtrait et reviendrait se venger de Rome. Saint Jean lui même appuit la théorie en disant:

*les sept têtes, ce sont sept collines sur lesquelles la femme est assise*(XVII,9)

La Grande Babylone fut le nom donnée à Rome, Néron ordonna nombres de persécutions , la faisant passer aux yeux de l'église pour coupable d'idolatrie et paganisme. L'écarlate qui caractérise la Bête, c'est bien la pourpre du Sénat romain. Pour la plaie mortelle qui se mit à cicatriser,il semblerait qu'il fasse allusion à la restauration de Rome après la mort de Néron. Saint Jean maudissant la Rome paienne, on peut supposer qu'il décida de la voir sous les traits d'une Bête monstrueuse, la citant sous le nom d'hydre ou de dragon. Ce qui collerait avec le fait qu'il ne donne pas de nom à celle ci, ce qui est amusant, c'est que plus tard, les protestants, comme les Vaudois et les Cathares, parleront de l'Eglise romaine comme de la Bête.

 

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20/09/2008
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